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L'esprit
de la calligraphie réside dans l'expression shinga,
littéralement l'« image du coeur ». La calligraphie
révèle l'auteur lui-même, son cœur et son état d'âme. C'est
la voie qui donne la forme physique à l'âme métaphysique. Une
bonne posture est primordiale pour la pratique de cet art. Il ne
reste qu'à prendre le pinceau, qu'à respirer profondément,
et qu'à verser l'énergie vitale à chaque trait et à chaque
point sur une feuille.
La calligraphie, c'est l'art des lignes variées. Elles peuvent
être lourdes, légères, pleines de vie, humoristiques, graves. On
peut les écrire rapidement ou lentement, on peut les faire minces
ou grasses. L'équilibre de l'ensemble est primordial et
sera graduellement appris par des exercices soutenus, précédés d'une
bonne maîtrise des techniques de base. Avant d'apposer son pinceau
sur une feuille, la concentration est une condition sine qua
non pour des résultats satisfaisants et imprégnés de grâce.
C'est aussi un art qui remonte à 3 000 ans dans l'histoire.
La calligraphie est la base de nombreuses disciplines artistiques
en Asie. Elle est aussi en étroite relation avec l'art visuel
pratiqué aux quatre coins du monde.
On dit communément que la calligraphie révèle mieux que toutes autres
formes artistiques la personnalité de l'auteur. Or, la personnalité
ne se base-t-elle pas sur l'ensemble des états d'âme de
cet artiste? Ceux qui regardent une œuvre calligraphique regardent
en même temps l'auteur lui-même, son émotion et sa vie.
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